EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

Période I (1790) 327 habitants

A la fin de l’ancien régime, les registres (naissances, mariages, décès) sont tenus par le recteur de la paroisse. A partir de la Révolution des actes d’Etat-Civil, sont désormais tenus par les officiers municipaux.

On ne peut que constater en cette fin de XVIIIème siècle, que naissances et morts sont intimement liés. La mortalité infantile (enfant O à 1 an) représente environ 25% des décès. Un enfant sur quatre n’atteint pas l’âge d’un an. Au total 40% des enfants meurent avant leur dixième année.

L’absence de toute notion d’obstétrique et les conditions insalubres dans lesquelles se déroulent les accouchements opèrent une première sélection.

Par la suite, le cortège des maladies infantiles ainsi que de nombreuses affections respiratoires, effectuent une seconde ponction.

La tranche d’âge 11-20 ans est celle qui enregistre le moins de décès (2,7% seulement).

Nous manquons d’indications quant aux causes de décès, pour les tranches d’âge plus élevées. Bien sûr, de nombreuses maladies sévissent : typhus, dysentrie bacillaire, paludisme, variole, typhoïde et affections respiratoires. Disettes et épidémies sont toujours présentes.

Enfin le manque d’hygiène, la promiscuité entre bêtes et gens vivant sous le même toit, la pollution microbiènne de l’eau potable et enfin une alimentation déséquilibrée accentuée par le nombre important de jours de jeûne (plus d’une centaine dans l’année).

Période II (1859-1896) 528 habitants à 500 habitants :

Au lendemain de la révolution, la population de Tréduder entame une sage évolution qui atteint son point culminant, d’après les données dont nous disposons en 1877.

A partir de cette date, la courbe démographique va connaître une diminution faible mais régulière jusqu’à la fin du XIXème siècle.

C’est le début d’une première émigration vers les grands centres urbains ou des zones d’emploi plus importantes.

Le phénomène profite de l’arrivée du chemin de fer (Saint-Brieuc 1862 – Brest 1865).

Période III (1896-1911) 500 habitants – 436 habitants :

Les facteurs de départ précédents s’intensifient : le manque d’emploi notamment du fait du surnombre d’enfants devenus adultes sur une seule exploitation. L’émigration est constituée de jeunes hommes valides qui émigrent dès leur retour du service militaire pour exercer les professions les plus variées et de jeunes filles placées presque toujours comme domestiques et comme nourrices (donnant naissance à la figure controversée de Bécassine.)

Ce sont les plus pauvres, ou plutôt les enfants de ces basses classes défavorisées qui sont le plus concernés. Les premiers efforts de mécanisation agricole laissent un grand nombre d’ouvriers agricoles et de journaliers dans une situation peu enviable.

« shuch é strepat lann » (fatigués de couper la lande), ils préfèrent s’expatrier.

Période IV (1911-1936) 436 habitants – 275 habitants :

Après l’affreux prélèvement de la Grande Guerre où 33 hommes de Treduder trouveront la mort sur les champs de batailles (sans compter les mutilés et autres "gazés" qui n’auront plus que quelques années à vivre), l’autre conséquence de la guerre est plus indirecte, c’est d’avoir accélérer la francisation des hommes qui y étaient engagés. Et comme le dit P.J. Hélias (Le Cheval d’Orgueil) "des gaillards entiers bien portant qui ont trouvé sur le chemin du retour, un travail à leur convenance" Quatre ans de guerre ont élargi pour eux le monde et leur ont donné l’occasion de tirer des plans sur leur avenir.

Période V (1936-1968) 275 habitants – 212 habitants :

La dépopulation va connaître une reprise très rapide après 1946. D’abord du fait de la guerre et son cortège de décès, mais comme lors de la guerre 1914-1918, les mêmes causes produiront les mêmes effets ; c’est Paris et la région parisienne (surtour l’actuelle Seine St-denis et sa banlieue Ouest) qui attire davantage de jeunes diplômés ou non, fonctionnaires d’Etat ou assimilés (hôpitaux, RATP, EDF,....) où les bretons sont très nombreux.

Période VI (1968-1990) 212 habitants – 157 habitants :

Pendant deux décennies, le nombre total de la population va rester à son niveau le plus bas jamais connu. Cette période se caractérise aussi par la disparition de l’école, des derniers commerces et de nombreuses exploitations agricoles qui se transforment souvent en résidences secondaires.

Période VII (1990-2008) 157 habitants – 197 habitants :

A partir de l’an 2000, on peut parler de renouveau de la commune (+ 25 % d’habitants en 10 ans). Treduder bénéficie de l’engouement des français pour les façades littorales. La population est plutôt d’origine urbaine. L’installation de nouveaux jeunes habitants se fait d’abord par la rénovation de bâtiments anciens. Le nombre de résidences secondaires diminue alors de 50 % en 1999, il passe à 37 % en 2008. Sur la même période et contrairement au passé, le nombre de naissances dépasse le nombre de décès.