Tréduder s’oppose au projet de pont aval sur le Léguer
Le Conseil Communautaire de Lannion Trégor Agglomération s’est réuni mardi 10 février. A l’ordre du jour, le budget 2009 et l’état d’avancement du projet de pont aval sur le Léguer. Les délégués communautaires de la commune (Jean-Claude Paris et Christophe Kergosien) se sont opposés à ce projet de pont qui avait fait l’objet d’un débat en conseil municipal. Ils ont émis un avis défavorable. Le vote final aura lieu en avril. Explications.
Nous ne sommes pas favorables à ce projet, non pas pour des raisons idéologiques ou encore dans un esprit d’opposition, mais bien parce que nous considérons qu’il fait l’impasse sur une des problématiques posées, le désenclavement et le développement économique du sud. Si tel avait été le cas, nous aurions du mener une étude d’impact économique l’a souligné Pierrick Rousselot, maire de Saint-Quay-Perros en commission Economie. Ca n’a pas été le cas et le développement de la zone d’activité de Ploulec’h ne peut à lui seul motiver cet investissement. Ce serait au contraire accentuer le déséquilibre territorial entre le nord et le sud, en marginalisant Plestin qui représente pourtant le véritable pôle au sud autour duquel nous devons imaginer un développement économique, via Trémel et la RN 12.
Nous risquons aussi, avec ce pont, d’augmenter le trafic auto sur une départementale à vocation touristique et ainsi nous enfermer dans une logique unipolaire alors qu’un aménagement équilibré de notre territoire passe au contraire par une approche multipolaire, moins contraignante en terme de déplacements et par conséquent moins impactante à la fois socialement et environnementalement.
En fait, ce projet de pont concerne d’abord la ville de Lannion. On peut même s’interroger sur son intérêt communautaire. Les partisans de ce pont estiment qu’il permettra de fluidifier le trafic. Problème, l’étude trafic conclut à un gain de temps en heure de pointe de 3 à 5 mn, ceci pour un coût estimé à 9 M€ que tout le monde sait sous-évalué. Nous pensons qu’il y a mieux à faire avec cet argent notamment pour imaginer les déplacements de demain. Pour nous, la priorité demeure la définition préalable d’un PDU ambitieux afin d’avoir une vision globale des déplacements à l’échelle de LTA en lien avec les territoires voisins. L’objectif fort reste le développement d’alternatives crédibles au tout automobile dans un souci d’équilibre territorial et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De manière plus large, nous disons que nos projets structurants sont aujourd’hui sérieusement plombés, la rocade sud, le contournement de Ploubezre, l’allongement de la piste de l’aéroport, plus d’actualité selon Michel Brémont, vice-président chargé des transports au CG 22. La réalité est peut-être difficile à admettre surtout pour ceux qui ont contribué à l’élaboration de ces projets mais elle est là, accentuée par les conséquences de la crise et de la politique gouvernementale sur la capacité à investir des collectivités locales. Nous ne sommes plus soutenus sur ces projets, le contexte a changé, plus personne ne roule sur l’or, les crises énergétiques et climatiques sont avérées et il serait impensable de ne pas les prendre en compte de manière significative dans l’élaboration de nos projets pour le Trégor.